Je m’appelle Bertrand Caron et suis conservateur des bibliothèques à la BnF1. J’y touche à beaucoup de sujets liés à la préservation numérique, et en particulier aux métadonnées de préservation, aux identifiants pérennes et aux formats de données dans une perspective de conservation à long terme.
Je commence donc ce blog avec l’objectif de partager et, si possible, échanger du savoir et des savoir-faire sur les thématiques de ce que les anglophones nomment digital preservation, d’où le nom de domaine choisi pour ce blog, qui fait référence à d’autres sites incontournables adoptant le même nom :
- Le serveur Mastodon digipres.club : l’espace où la communauté se réunit de préférence, depuis le rachat de Twitter par Musk ;
- Digipres.cafe : un forum sur ce même sujet ;
- DigiPres Commons : un site riche de liens vers des ressources fondamentales sur la préservation numérique, géré par Andy Jackson.
S’il existe beaucoup de blogs de qualité sur le sujet (à l’occasion, j’en ferai sans doute une liste subjective et partiale dans un prochain billet), je n’en connais pas en français. Un de mes objectifs est donc de valoriser et présenter de manière abordable les ressources remarquables que la communauté produit et met à disposition gracieusement.
Le titre (peut-être provisoire) de ce blog fait référence à ma conviction que la préservation numérique est un artisanat qui nécessite des compétences multiples (jetez un coup d’œil à la liste des fonctions proposées par le site COPTR, qui liste les outils utiles à nos activités, pour vous en convaincre). L’idée qu’il suffirait de mettre entre les mains de bibliothécaires ou d’archivistes un outil unique, clé en main, appuyé sur une grosse infrastructure, pour en faire des archivistes numériques, est une illusion. Il va falloir sérieusement réviser nos compétences pour faire face, et y ajouter de solides capacités pratiques dans le domaine informatique.
Celleux qui me connaissent déjà savent que je suis facétieux à mes moments perdus et que je prends volontiers un ton goguenard et léger, et ce blog, bien que beaucoup plus sérieux que mes précédentes tentatives (ici et ici), n’échappera pas à la règle. J’aime le français dans tous ses registres, y compris le plus trivial. Comme disent les gens de Framasoft :
Ah oui, et j’utilise l’écriture inclusive de manière totalement anarchique, incohérente mais néanmoins avec conviction. Cela m’étonnerait que mes lecteur·ice·s potentiel·le·s me le reprochent, mais sait-on jamais.
Les axes du blog seront, en référence au livre de Trevor Owens Theory and Craft of Digital Preservation, quelques réflexions plus théoriques sur le métier, mais aussi des billets très concrets pour partager mes pratiques de transfert, analyse et manipulation de données numériques patrimoniales. Enfin, je compte proposer de petits trucs glanés çà et là, qui me servent dans ma pratique quotidienne et dans mon apprentissage des arcanes de l’informatique, dans la catégorie TIL.
Surtout, n’hésitez pas à réagir à mes billets si vous y trouvez une quelconque valeur. C’est le seul moyen de m’encourager : commentez, likez, repouettez. Ça me donnera l’énergie de continuer, parce que j’anticipe le fait que l’écriture sera laborieuse.
- Caveat habituel : ce que j’écris ici n’engage que moi et en aucun cas l’institution qui m’emploie. ↩︎